CARNET DE VOYAGE ZAMBIE (4ème étape)
Le pays dispose d'une nature à l'état sauvage et également d'une des sept merveilles naturelles du monde : les Chutes Victoria. Les 19 parcs nationaux sont de réels sanctuaires de la vie sauvage,et représentent la plus vaste étendue réservée à la vie sauvage en Afrique.
"SUR LES TRACES DE LIVINGSTONE"
Chipata, poste frontière sortie Malawi/entrée Zambie, 05 aout 2002
Dans les locaux militaires, à la frontière entre le Malawi et la Zambie, nous attendons notre visa de 25 US dollars pris sur place en dernière minute.
Nous sollicitons une famille d'Anglais pour nous installer derrière leur pick-up et ainsi atteindre Chipata, première ville zambienne après la frontière.
En route pour Luzaka, capitale de la Zambie...
De là nous rejoignons la gare routière où un bus pour Lusaka, distante de 800 kilomètres, et en instance de départ. Le bus étant complet, on nous en refuse l'accès. Mais devant notre insistance, le contrôleur, finalement, nous acceptera sur le large emplacement du boîtier de vitesse. Nous sommes sept à être positionnés là où normalement il n'y a personne ! Pendant ces sept heures de bus, les rares pauses ne seront pas suffisantes pour dégourdir nos muscles endoloris. La nuit ne nous laisse entrevoir de la Zambie que ses feux de forêts nombreux, ainsi que vélos et Africains se mettant au fossé pour nous laisser place. En guise de distraction, nous visualisons la cassette des derniers championnats du monde de boxe 2002 avec Mike Tyson.
Lusaka
Au final, une lueur blanche à l'horizon nous rappelle que nous arrivons dans la plus grande ville de Zambie, Lusaka.
Le lendemain matin, nous partons à la découverte de la capitale : les boulevards sont clairs, animés, facilement identifiables et surdimensionnés par rapport à la circulation. C'est la ville la plus moderne que nous visitons depuis notre début de parcours. Pubs, fast food, buildings, gare et marchés donnent du mouvement à ses rues.
Malgré le côté plaisant, le seul intérêt culturel reste le musée national :peintures de qualité et variées, sculptures expressives de l'art africain. A l'étage, expositions relatives à l'histoire et aux traditions :
Le musée présente les trois républiques et met en valeur, bien évidemment, le gouvernement de Chiluba au pouvoir.
Après quelques jours à la capitale, nous décidons de rejoindre Livingstone par le train. A notre surprise, nous bénéficions d'une cabine de deux couchettes, peu hygiéniques mais existantes ! Notre voisin, un Egyptien aux mœurs un peu floues, nous glisse dans la conversation qu'il aime l'Afrique pour ses diamants et le troc...
Le train se met en route, les locaux sur le quai tapent les mains des voyageurs en guise d'au revoir. Puis, subitement, une main agrippe les lunettes de vue sur le visage d'Estelle : première "agression", premier vol !
Il est apparemment très diffiçile de trouver le sommeil dans les trains africains : de fortes secousses nous basculent d'un côté et de l'autre de la couchette.
Linvingstone
A 8h00, le lendemain matin, nous arrivons à destination.
Nous pénétrons dans Livingstone, capitale touristique du pays. La ville doit son nom au célèbre Docteur qui a découvert les fameuses chutes situées à dix kilomètres de la ville et que nous sommes impatients de découvrir. Le premier quartier que nous traversons pour atteindre l'artère principale, est composé de maisons de types coloniales reposant sur de grands terrains. Nous emboîtons ensuite le pas sur l'avenue principale bordée de palmiers qui nous fait penser à une ville d'anciens pionniers. Nous apprécions déjà cette ville qui nous semble paisible.
Le temps de déposer nos sacs à la guesthouse et nous nous empressons de rejoindre les Chutes Victoria appelées localement Mosi-ou-Tunya.
Après nous être acquittés de dix US dollars, nous pénétrons dans le parc : à l'entrée aucune chute à l'horizon, mais au loin un grondement se fait entendre. On aperçoit un nuage semblant faire corps avec la forêt. Les petits sentiers aménagés nous mènent au plus près du précipice. L'eau est prestigieuse dans sa chute de 90 mètres. Sur 1,7 kilomètres d'étendue, la vue humidifiée, offre un espace de contemplation impressionnant. La sensation de puissance présente ici est difficilement exprimable par des mots. La rivière Zambezi sépare les deux pays Zimbabwe et Zambie et à cet endroit ce sont des tonnes d'eau qui tombent littéralement dans ce gouffre.
Sur notre chemin, Yann semble reconnaître deux voyageurs croisés un mois plus tôt à bord du ferry de Zanzibar. C'est effectivement bien ce couple d'Anglais/Américaine, Sheinal et Latina, aussi nous continuerons tous ensemble la visite de ce site.
Nous dégotons un petit chemin qui nous mène au cœur des Chutes et au niveau de l'eau. Nous prenons place à l'abri d'un rocher contre lequel se fracassent les rouleaux. Nous y restons un long moment.
A notre retour en ville nous retrouvons Sheinal et Latina à leur guesthouse. A cette occasion nous rencontrons deux Anglais de Yorkshire, Christina et John, qui traversent l'Afrique en vélo. Ofra, notre copine israélienne, est à nouveau présente ! Sheinal, Latina, Ofra et nous, décidons de réaliser ensemble une journée de rafting sur la rivière Zambezi.
Rafting sur la rivière Zambezi (Chutes Victoria)
Ce jour arrivé, un camion récupère les participants. Au petit-déjeuner, premier briefing sur les mesures de sécurité et consignes de "navigation". Nous empruntons à nouveau ce petit chemin qui nous mène au cœur des Chutes. Une fois dans l'eau un nouveau briefing sur les canots! Nous sommes neuf rafts qui représentent trois agences : dans cette situation la solidarité passe avant la concurrence commerciale ! C'est, groupés que nous amorçons les 21 rapides. Quatre kayaks de sécurité, les "safety", sont là pour récupérer rapidement les personnes expulsées des canots. Notre guide, Petrus, nous apprend quelques techniques de base : " forward team, forward please", "get down on the middle"...
C'est à la deuxième tentative que nous passons le premier rapide, qui est l'un des plus virulents. En pole position, nous attendons les suivants dans un esprit de sécurité et de solidarité. Nous assistons au renversement total d'un canot qui ne reprendra pas la voie, la plupart des embarqués ayant été choqués.
Nous réalisons que nous avons eu finalement de la chance ! Après chaque rapide, un passage au calme nous permet de nous remettre de nos émotions et d'apprécier le cadre qui nous entoure. Notre guide nous présente avant chaque rapide, ses caractéristiques comme par exemple : " Washing Machine, force 3.5". Lorsqu'on passe un rapide d'un niveau élevé, la consigne "get down on the middle" nous impose de nous agenouiller à l'intérieur du raft et de tenir la corde de sécurité, deuxième ami après notre guide! Ce qui n'exclut pas la possibilité d'être éjecté... Ainsi Sheinal tombera le premier à l'eau, suivi d'Ofra qui restera un long moment la tête sous l'eau malgré la rapidité des safety à venir à sa rescousse.
Dans la descente du rapide n° 5 nous apercevons subitement , face à nous dans la rivière, un visage qui ressemble étrangement à celui de notre guide. Aussitôt nous nous retournons et constatons son absence à bord !
Instinctivement, nous ramons pour le repêcher ...
Aux rapides n° 7 et 9, nous ne sommes pas autorisés à descendre en canot, les rapides étant jugés trop dangereux par les compagnies.
Dans la seconde partie des rapides que nous attaquons en début d'après-midi, nous apercevons quelques crocodiles lézardant sur les rochers des abords...La journée de rafting se terminera par la remontée d'une falaise à pied, suivie d'un pique-nique collectif.
Le soir à notre retour à la guesthouse, nous échangeons nos sensations avec un Américain (travaillant en tant que volontaire dans un petit village de Zambie), Micah et sa sœur (venue lui rendre visite) Jessica, qui partagent notre dortoir et qui auront rafté ce même jour.
Le lendemain matin nous allons saluer Sheinal et Latina qui partent rejoindre l'Afrique du Sud en avion. Quant à Ofra, elle se voit dans l'obligation de retourner à Lusaka, ayant oublié de faire son visa et ne pouvant le réaliser à la frontière, du fait de sa nationalité.
La veille de quitter Livingstone, Yann a la lourde tâche de couper les rastas d'Estelle qui dataient de deux mois...
Puis nous visitons le musée de Livingstone qui résume l'histoire de la Zambie ( politique, faune...). Nous trouvons quelques documents et objets ayant appartenu au Docteur Livingstone. Le lendemain, après une semaine passée à Livingstone, nous nous apprêtons à rejoindre la Namibie en mini-bus, quant au petit-déjeuner deux allemands, Michael et Frédérika (qui travaille à l'agriculture pour le gouvernement de Namibie) nous proposent de faire route avec eux jusqu'à un village de Namibie proche de la frontière.
La Zambie présente des attraits touristiques que nous n'aurons pas visités (parcs, Copperbelt...) car notre objectif était d'atteindre les chutes Victoria via Lusaka et Livingstone. Ce petit séjour à Livingstone aura duré plus longtemps que prévu du fait de notre état de santé. Mais il aura été agréable ici, de nous reposer dans un lieu si serein.
Nous repartons avec l'esprit chargé d'histoire et les yeux chargés d'images grandioses que nous offrent encore les Chutes Victoria.
Prochaine étape la Namibie, tellement différente de ses voisines de part son désert et ses ethnies : est-elle aussi vraie et africaine qu'on le préjuge ?
Prochaine étape: La Namibie