BOLIVIE

UN PEU PLUS PRÈS DES ÉTOILES

BOLIVIE

ITINERAIRE (5 jours) : Copacabana - Isla del Sol - La Paz - Potosi

Itinéraire voyage Bolivie

Drapeau Bolivie

Capitale: Bolivie
Superficie: 1 098 581km2
Population: 9,2milions
Devise: Peso boliviano
Langue: espagnol et langues indiennes (aymara et quechua)
Religion: catholique à 95%

Notre carnet de voyage au Bolivie
Un peu plus près des étoiles
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Album Bolivie

Autres carnets de voyage en Bolivie




CARNET DE VOYAGE EN BOLIVIE (10ème étape)

La Bolivie qui se trouve au beau milieu de l'Amérique du Sud est l'un des pays les plus « indiens » du continent. Ses paysages variés sont fortement représentés de l'Amazonie à l'Altiplano

"UN PEU PLUS PRES DES ETOILES"

Arrivée en Bolivie et le Lac Titica, Copacabana, 31 octobre 2002

En Bolivie, nous passons la frontière comme on passe l'entrée d'un parc. Il est maintenant 22h00 et alors que nous achetons notre "dîner" dans une épicerie, un policier imposera son prix très bas pour acheter huit pains.
Un bus navette nous dépose à Copacabana, huit kilomètres plus loin. Nous dégotons un petit hôtel à 1,2 euro la chambre pour une nuit, avec vue sur le lac Titicaca et sur la ville.

Au petit matin, nous quittons Copacabana qui est la ville de départ pour l'Isla del Sol et l'Isla de la Luna. Nous montons dans un petit bateau motorisé pouvant contenir une vingtaine de personnes et de la marchandise. Yann aidera une famille, composée de femmes et d'enfants, à embarquer des sacs de victuailles. Pendant le trajet, les enfants s'amuseront de l'appareil numérique alors que deux papis bouquineront nos guides.

Village de Copacabana

Copacabana

Isla del Sol

Nous traversons une partie de ce lac, long de 230 kilomètres et large de 97 kilomètres. A 3.800 mètres d'altitude, c'est le plus haut lac navigable au monde. Il est bordé de montagnes au sommet enneigé.

Après 1h30 de bateau qui desservira le sud et le centre de l'Isla del Sol, nous atteignons Challapampa au nord. Nous descendons dans un hôtel non loin de l'eau et par hasard, dans la chambre voisine, Yann découvre un paquet de cigarettes de même marque que celles de Bjorn ... On nous apprendra alors que nos compagnons allemands ont quitté la ville en direction du sud ce matin même.

A la découverte de l'Isla del sol

En fin de journée, nous partons faire une petite marche très tranquille vers le Nord de l'île, Estelle étant fatiguée par un microbe temporaire.

Isla del Sol

Isla del Sol
L'Isla del Sol est un lieu sacré pour les Incas. Leur histoire débute ici avec l'apparition des premiers êtres. Le lac Titicaca représente aussi beaucoup de mythes, entre autre la naissance du soleil. Nous atteignons le fameux rocher du Puma et visitons les ruines du temple del Inca, magnifique site en pierre, perché sur la falaise et donnant sur le lac. Le coucher du soleil au loin nous annonce la nuit tombante. Rapidement, nous empruntons un chemin pour nous rendre au point le plus extrême et culminant de l'île. L'orage se fait entendre et nous nous hâtons de poursuivre notre marche dans ce paysage où le ciel, par ses grondements et ses couleurs, rend encore plus mystérieux ce site.

A l'approche des nuages noirs, et dans la pénombre, nous décidons de rentrer au village. Nous repassons une dernière fois dans les ruines du temple de l'Inca quand un bruit étrange nous fait tressaillir. Il faut dire qu'à cette heure tardive, nous sommes seuls sur cette partie de l'île. Au détour d'un couloir, nous nous trouvons, non pas face à la réincarnation d'un chef inca, mais face à un mouton en train de paître !

Ruines Incas sur l'Isla del Sol

Ruines Incas
Sur le chemin du retour, une femme âgée nous parle dans la langue Aymara. Face à notre incompréhension totale, elle nous fera des signes nous indiquant de la suivre. Est-elle venue du village spécialement nous chercher nous croyant perdus ? Nous ne le saurons jamais.

Après un bon repas de poissons frais, sous la pluie battante, nous regagnons notre chambre.

l'Isla de la Luna

A 06h30, le matin, une femme nous réveille pour le paiement de la nuitée !
Pendant que nous prenons notre petit déjeuner, Yann entre en conversation avec la femme du restaurant et s'isole avec elle pour l'enregistrer dans sa langue aymara, celle-ci ne souhaitant pas être vue par les habitants de l'île. Puis, en bateau, nous rejoignons l'Isla de la Luna qui était un lieu réservé aux Vierges du Soleil. Ces vierges vivaient ici comme dans un couvent, sacrifiant leur vie pour le soleil. Sur cette île plus petite que la précédente, il n'y a aucune habitation hormis l'office des visites. Une de ces extrémités est orangée ; cette terre surplombe le reste de l île. L'eau à sa base est étrangement jaune.

Isla de La Luna

Isla de La Luna

Vers La Paz : en bus sur un bateau

De retour à Copacabana, nous happons un bus pour La Paz. Le paysage est fabuleux. Nous roulons sur le toit du monde. Il faut savoir que la Bolivie est l'équivalent en Amérique du Sud du Tibet en Asie. Nous sommes à plus de 4.000 mètres d'altitude et apercevons à l'horizon l'immense lac Titicaca qui semble être un océan. Lors de la descente dans les virages, des frottements suspects se feront entendre et nous rappelleront régulièrement que nous longeons un précipice.

Puis, dans la nuit, le bus est stoppé : la police fait irruption. Nous pensons tout d'abord à un contrôle d'identité. En fait, nous allons traverser une partie du lac sur un bac. Estelle reste seule avec une personne âgée dans le bus pendant que Yann ira prendre plus de renseignements.
Alors que le bac incliné, transportant le bus, s'éloigne de la rive, Yann surgit à la fenêtre demandant un billet à Estelle pour payer le passage. Il aura juste le temps de sauter à nouveau sur la rive, abandonnant Estelle à son propre destin !
Nous comprenons ainsi que l'objectif de la manouvre est de délester le bus lors du transfert sur l'autre rive.Dans la traversée, le mouvement de l'eau fera balancer le bus de gauche à droite, et Estelle se rapprochera alors de la fenêtre, prévoyant une sortie de secours en cas d'immersion dans le lac ! Quant à Yann, escorté par la police, il rejoindra en bateau moteur la rive opposée, sans la moindre explication.

Il nous faudra attendre plus d'une heure pour voir au loin, La Paz, capitale de Bolivie avec son million d'habitants.

La Paz : son histoire, ses musées et ses marchés

La Paz

La Paz
Nous arrivons à La Paz par les quartiers pauvres situés en haut de la ville. Là, de nombreux chiens errent. Nous dévalons les ruelles fortement inclinées pour rejoindre le centre ville.

La Paz fut construite en 1548 par Alonso de Mendoza suite à la découverte d'or dans le fleuve. Puis, étant géographiquement située sur la route principale de l'argent pour Potosi et le Pacifique, sa progression se fit avec sérénité. Les Espagnols sont arrivés en Bolivie quelques années auparavant après la chute de l'empire Inca, et Gonzales, le frère de Franzisco Pizarro, était chargé de ce nouveau territoire.

Un taxi s'arrête dans une avenue mouvementée et nous n'aurons pas le temps de décharger nos sacs dans le coffre. A l'arrière, nous serons ainsi collés aux sièges avant, les sacs encore sur le dos... A l'hôtel, nous nous endormons au son de la musique classique, un gala ayant lieu au rez-de-chaussée.

Au réveil, alors que nous sortons sur le palier, nous tombons nez à nez avec Bjorn qui se brosse les dents. C'est encore une coïncidence que nous soyons dans le même hôtel !
Nous passons la journée ensemble et visitons le musée de la Coca. Il retrace l'histoire de cette plante originaire de cette partie du globe et fréquemment utilisée encore aujourd'hui par la population, surtout dans l'effort physique (mineurs, porteurs...). La coca est légalement modifiée en cocaïne et autres dérivés par quelques pays tels que les Etats-Unis, la France, l'Allemagne, etc. à des fins médicinales. Cependant, ces derniers ont interdit ce procédé en Bolivie ! Nous apprenons ici qu'un Français est à l'origine d'un vin fameux à base de cocaïne, stimulant les après-repas. Puis, un médecin américain copiera la recette en la modifiant pour en faire le fameux Coca-Cola. Ainsi, celui-ci était à base de cocaïne avant l'interdiction de vente légale de la cocaïne, celle-ci ayant été reconnue comme une drogue.
Ensuite sur le marché, nous goûtons à une superbe salade de fruits au yaourt avant d'aller prendre le bus pour Sucre.

La Paz

Musée de la coca
A 19h30, nous quittons La Paz en ayant en dernière image, une vue plongeante sur la ville. Les chemins empruntés par le bus sont en terre et fortement abîmés. Nous réclamons régulièrement des pauses "pipi" pendant le trajet de nuit. Le sommeil étant difficile à trouver, nous bavardons tous quatre et finalement décidons de modifier notre planning pour nous arrêter à Potosi et non plus à Sucre.

A 05h00 du matin, nous sommes à la recherche d'un hôtel ouvert. Dans les rues, il n'y a personne et il fait frais.
Finalement, c'est dans un hôtel trop cher que l'on nous conseillera un autre pied à terre à prix raisonnable. Séjour pas cher.

Potosi

Ainsi, nous voici dans l'une des plus hautes villes du monde, à 4.000 mètres d'altitude. En ce dimanche férié, les rues sont vides et les musées fermés. Même la place du 10 novembre est déserte... Nous négocions alors le prix de la visite des mines pour le lendemain matin, dans une agence qui nous paraîtra plus crédible que les précédentes visitées. Puis, tous deux, nous allons à une séance cinéma pour voir Spiderman. Le cinéma est une vaste pièce aux sièges rouge et usés. C'est un cinéma du début du siècle dernier, mal entretenu. On a l'impression d'être assis dans un hangar face à un écran partiellement flou. Les paroles sont peu audibles en anglais. Nous nous référons tant bien que mal au sous-titrage en espagnol... Nous sommes toutefois contents d'avoir pu voir Spiderman dans cette salle. On ne peut tout de même pas être exigeant pour 0,80 euro la séance...

Potosi

Potosi
Nous retrouvons alors Franzisca et Bjorn sur la place centrale où des comiques regroupent la foule. Nous en profitons pour tester une boisson locale à base de maïs, la Chicha, ainsi que des beignets. Il existe une autre version de la Chicha, mais cette fois-ci alcoolisée, toujours à base de maïs mais avec une fermentation... déconseillée aux foies sensibles ! Les femmes goûtent à un thé aux plantes médicinales de couleur vert-kaki...

Nous rentrons et programmons le réveil car la matinée du lendemain est réservée à la découverte des mines d'argent.

et ses mines

Le lendemain à 07h00, nous partons tous les quatre à la recherche d'un endroit ouvert pour prendre un petit déjeuner. Avec difficulté et par hasard, nous rentrons dans le marché couvert et trouvons un petit local où une femme nous prépare un mate de coca, pain et oeufs sur le plat... Agréable et économe, nous promettons à la femme de la retrouver le lendemain...

Potosi

Potosi
Nous entrons ensuite dans l'agence Corolla Tours ou Santos, notre guide nous accueille. Nous endossons des Kways jaunes, bottes en caoutchouc et casques de travailleurs à la main, nous montons dans le mini-bus qui nous emmènera au final au pied des mines.
Nous nous dirigeons tout d'abord vers le haut de la ville dans une rue où des stands vendent le nécessaire de travail aux mineurs : feuilles de coca, alcool à 90 degrés pour les cérémonies de fin de semaine, cigarettes sans filtre roulées à la main de l'épicier, dynamite. Nous achetons un paquet de feuilles de coca et de la dynamite.

Nous nous dirigeons ensuite vers le mont qui surplombe la ville, le Cerro Rico. La ville, fondée en 1545. doit son origine à la découverte de pépites d'argent dans cette fameuse montagne. IL y eût tant de richesses que la ville devint bientôt la plus prolifique du monde. Malgré ses 4.070 mètres d'altitude, elle a attiré des foules au XVIIIème siècle pour devenir alors la plus grande ville d'Amérique du Sud. La production d'argent a entretenu pendant deux siècles environ l'économie espagnole...

Nous arrivons sur le haut de la ville qui est en fait constituée de maisons en forme de longs hangars alignés les uns aux autres sur quatre ou cinq niveaux au sol, sans décoration extérieure. Ainsi, des millions de mineurs venus d'Inde ou importés d'Afrique en tant qu'esclaves, vivaient dans ces simples murs. Aujourd'hui, nous n'apercevons pas de signe de vie dans ces rangées, mais 800 mineurs travaillant encore dans ces mines qui sont désormais privatisées, vivent encore dans ces logements de base...
Sur le mont Cerro Rico, nous observons une femme en train de casser des pierres pour y rechercher à l'intérieur, des paillettes d'argent. La femme est assise dans cette zone de roches, la journée durant, marteau à la main. Elle rassemble les pierres contenant des traces d'argent et sera rémunérée pour une partie en fonction de la quantité amassée.

Logement pour les mineurs

Logement pour les mineurs
Nous prenons ensuite le véhicule pour nous diriger vers l'édifice de San Cristobal, lieu de prières surplombant la ville au-dessus des mines, et établi en la mémoire de Simon Bolivar. Nous admirons le point de vue avant de redescendre au pied des mines pour une séance explosion. Notre guide nous montre la méthode pour allumer l'explosif, et nous nous accroupissons derrière des rochers, appareil photo à la main. La détonation est telle que nous recevrons des éclats de cailloux sur le corps. Santos nous explique ensuite la constitution du réseau minier interne avant de pénétrer dans l'obscurité. Nous allumons notre lampe torche dont l'éclairage proviendra d'un mélange d'eau, de pierres spéciales et d'une réaction chimique à la chaleur. Nous allons pénétrer dans ces mines qui sont à l'origine de huit millions de morts durant les trois dernières décennies, suite aux accidents mais aussi aux produits chimiques toxiques. Santos nous apprend qu'il a lui-même travaillé pendant plus de quinze ans dans ces mines avant de créer une agence touristique avec son frère.

Nous pénétrons dans cette montagne où le noir, la fraîcheur et l'humidité nous entourent. Dans ce labyrinthe, telles des fourmis, nous avançons dans des couloirs pour parfois nous hisser d'un niveau et poursuivre dans ces canaux tranchés à coup de dynamite. Nous arrivons dans un niveau bas où un mineur perfore la roche à l'aide d'une barre à mine pour ensuite y déposer un bâton de dynamite. Il ouvre ainsi un nouveau chemin près de la source d'argent.

Visite de la mine

Visite de la mine

A la découverte des mines de Potosi...

L'homme travaille depuis trente huit ans dans cette mine, six jours sur sept, le septième étant réservé en partie à l'église. Nous poursuivons notre percée dans le noir, et nous nous faufilons dans des ouvertures si petites que nous devons parfois ramper... A un autre niveau, nous nous assiérons devant la statue du "Dieu" des mineurs : Tio. Le rituel veut que les mineurs lui offrent cigarettes et alcools lors du cérémonial de fin de semaine. Au final, après l'avoir arrosé d'alcool, les mineurs boivent ce liquide à 90 degrés en remerciant Tio pour la bonne "récolte" de la semaine, et en implorant une bonne production pour la semaine à venir. Santos nous abandonnera sur ce lieu, seuls afin de tester notre sens d'orientation...A un niveau supérieur, un enfant de quinze ans soulève des pierres pour dégager un passage après un éboulement dû à la dynamite. Ce jeune travaille depuis plus de trois ans dans ces conditions, sans torche et seul. C'est l'occasion de nous rappeler à nouveau quelle chance nous avons d'être nés en Europe. Comment au XXIème siècle, cette exploitation est-elle encore possible ??? L'enfant gagne 3 euros par jour pour quinze heures de travail et n'ira pas à l'école...Nous retrouvons le jour, éblouis par la luminosité. et dire que les mineurs passent plus de la moitié de leur vie dans cette obscurité...

Petits chevaux et coupe de cheveux...

Nous rejoignons ensuite Potosi, émus de cette dernière vision. L'après-midi, nous le passerons dans un bar à jouer aux petits chevaux en appliquant les règles allemandes ! Le soir, Franzisca coupera les cheveux de Bjorn que Yann s'empressera finalement de raser à la demande de l'intéressé, une bouteille de vin rouge bolivien à l'appui ! Pour fêter notre dernière soirée tous ensemble, nous allons au restaurant puis terminons la nuit par des jeux de cartes accompagnés de vin rouge...

Restaurant avec Bjorn et Franziska

Bjorn et Franziska

Hasta luego amigos de Alëmana...

Le lendemain matin, nous retrouvons le marché et nous nous installons dans le stand habituel de Maria pour notre petit-déjeuner, complété cette fois-ci d'un leche con platanas, boisson au lait et à la banane. Nous faisons ensuite nos adieux à Bjorn et Franzisca, ceux-ci ayant décidé de retrouver directement le Brésil par faute de temps. Là-bas, une mission les attend dans le cadre de leurs études.

Visite du Musée de la Monnaie...

A nouveau seuls dans notre aventure, nous partons visiter le musée de la monnaie appelé Casa real de la moneda. Ce musée à été construit en 1753 et 1773 par l'autorité espagnole. C'est maintenant un des plus beaux musées de Bolivie. On y trouve de nombreux éléments de l'époque : machines à fabriquer de la monnaie, pièces d'art religieux, reliques de guerre. A cette période, la fabrique de monnaie située à proximité de la mine d'argent, tournait à plein régime et fournissait toutes les colonies espagnoles. En guise de petite anecdote, aujourd'hui, la France fournit en billets la Bolivie.

Dernier jour à Potosi...

Pour notre dernier jour à Potosi, nous prenons notre petit déjeuner au stand de Maria. Les rayons de soleil pénètrent jusqu'à nous et nous annoncent une belle journée. Nous nous rendons ensuite à la gare de bus. Cet endroit est vraiment authentique de part ses vendeurs locaux installés sur une voie ferrée abandonnée et en fond de décor, le Cerro Rico et ses mines d'argent. En attendant le bus, nous faisons la connaissance de Lina et Peter, deux jeunes Suédois se rendant également à Uyuni pour une expédition à travers le Salar.

Discussion sur la voie ferrée proche de la Gare de bus de Potosi

Gare de bus à Potosi

Uyuni

Préparatifs pour l'Altiplano... Arrivés à Uyuni, nous nous empressons de trouver une agence pour la traversée du Salar de l'Altiplano et de régler les formalités administratives pour quitter le pays car nous avons l'intention de poursuivre directement en direction du Chili.
Le soir, nous dînons tous les quatre et faisons ainsi plus amples connaissances.
Le lendemain matin, devant l'agence, nous rencontrons Andy, Ecossais, et sa femme Tracy, Anglaise. Nous sommes tous les six prêts à découvrir un des endroits les plus étonnants et les plus beaux de la planète.

On a marché sur la Terre de Sel...

Nous partons à travers l'Altiplano. A vingt kilomètres d'Uyuni, nous accédons au campement de Colchani, sorte de petit village à l'entrée du salar. Quelques mètres plus tard, nous roulons sur le sel. Ici, les travailleurs constituent de petits monticules de sel qu'ils ramènent au village pour les iodiser avant de les vendre. La déficience en iode entraîne hélas chez eux des problèmes de thyroïde et de goitre. Nous poursuivons notre route jusqu'à l'hôtel Playa Blanca et le Palacio del Sel : maisons toutes deux construites de sel. Ce lieu a été fermé en 2001 suite à des protestations contre la pollution. Nous reprenons la route et traversons une immensité de sel. Le salar est couvert de formes hexagonales et pentagonales telles des nids d'abeilles qui semblent avoir été dessinés à la main. Au Nord, les vues sont dominées par le Volcan Tuñupa à 5.400 mètres d'altitude, couvert de neige.

Le Salar de Uyuni

Salar de Uyuni

Incahuasi, l'île aux cactus...

Après 80 kilomètres à travers le salar, nous atteignons l'Isla de Pesadores. Le nom original de cette île de 10 hectares était Incahuasi (maison de l'Inca), mais l'île a pris le nom d'une île voisine située 15 kilomètres à l'ouest (suite à une erreur dans un guide touristique). Incahuasi est une des plus impressionnantes îles sur les 60 existantes dans le salar. Plus nous nous rapprochons de l'île et plus nous apercevons des formes verticales érigées de celle-ci. Lorsque nous "accostons", nous constatons que l'île est peuplée de cactus pour la plupart dépassant les 10 mètres de haut et vieux de plusieurs centaines d'années.
Pendant que Maria, notre cuisinière, prépare le déjeuner, nous partons à la découverte de l'isla del pescadores. Une maison, tout d'abord, aura pour façade un cactus. Nous empruntons un chemin à travers cette forêt de cactus. A moment donné, nous nous trouvons face à un cactus haut de douze mètres et vieux de 1.200 ans. Du haut de ce "rocher", nous avons vraiment l'impression d'être sur une île au milieu d'un océan blanc. Assis sur le sol de sel, nous déjeunons face à l'horizon. Telles des fourmis, nous nous sentons minuscules dans cet espace blanc.

l'Isla de Pesadores ou Incahuasi (maison de l'Inca)

Incahuasi

Première nuit dans l'Altiplano...

Nous reprenons ensuite la route. Nous avons l'étrange sensation de flotter sur un lit blanc. Nous n'avons aucun repère visuel au sol. Parfois, nous tombons en panne mais Marino, notre guide, de par son expérience, saura nous amener à la destination prévue : San Juan, petit village situé dans un no man's land, gris et isolé. Une sorte de guesthouse nous permettra d'y passer la nuit.

Nous partons tous les six visiter les alentours, à la recherche d'une momie. Nous passons près d'un point d'eau où est en train de s'abreuver un troupeau d'alpagas (lamas sauvages). L'alpaga a une façon fière de nous regarder, tête droite et les yeux dans les yeux ; ce qui ne nous motive pas à nous en approcher. Sa laine est superbe et différemment colorée. Elle est très utilisée dans la conception des vêtements. Sa viande est mangée à des occasions spéciales. Peut-on le considérer comme le mouton d'Amérique du sud ? ...Plus au loin, dans des cavités rocheuses étrangement formées, nous trouvons un squelette vêtu d'un tissu marron.

Alentours de San Juan

Alentours de San Juan
De retour au village, nous achetons une bouteille de vin rouge bolivien que nous dégusterons pendant des parties de cartes... Extinction des feux à 21h00 pour cause d'énergie solaire...

Feux de couleurs sur les eaux du désert...

Après cette première nuit passée dans l'Altiplano, nous partons au sud pour rejoindre le poste frontière Chiguana, où nous effectuons quelques formalités pour quitter la Bolivie. Ce poste a des airs de station lunaire avec ses quatre ou cinq bâtiments aux toits arrondis et aux couleurs militaires de camouflage.
Sur notre route, nous stoppons à plusieurs lacs, tous aussi beaux les uns que les autres, de couleurs différentes du bleu au rouge, du jaune au vert et semblant servir de réservoirs aux artistes peintres.

Arrêt déjeuner proche du lac Hedionda

Le lac Hedionda
Le lac Hedionda (littéralement lac puant), doit son odeur à la composition de son sous-sol chargé en souffre. Dans les lacs, des milliers de flamands se nourrissent et se colorent. Toujours en arrière plan, les montagnes crevassées à leur sommet, parfois couvertes de neige, dont le volcan actif Ollagüe.
Un arrêt nous permettra de voir de près des vizcachas, sorte de lapins à tête de souris, à queue touffue, large et enroulée. Ces petits rongeurs sont rares à s'adapter à ce climat aride, froid la nuit et chaud le jour.
Dans le 4X4, Andy, fan de disco, nous met quelques musiques anglaises des années 70... Nous attendons maintenant de voir son costume sur mesure à la " Travolta ", qu'il compte bien s'acheter en Asie !
Dans ce paysage sans vie et sans élément, nous atteignons une étrange zone de rochers éparpillés, érodés par le vent. L'Arbol de Piedra (arbre de pierre), très connu, est seul, balancé dans ce désert.

Arbol Piedra...l'arbre pierre.

LArbol Piedra

Ballade le long du Laguna Colorada...

Après trois heures de route, nous arrivons à la réserve de Fauna Andina Eduardo Avaroa (REA) au sud-ouest. Cette réserve de vie sauvage a été trouvée en 1973 et agrandie en 1981. Sa raison d'être est la protection des vicunas ainsi que des flamingoes James, espèce rare. Située à 4.278 mètres d'altitude, elle est distante de 300 kilomètres de la ville la plus proche... Dans cette zone, la température peut descendre jusqu'à -20°C la nuit.

Dans cette réserve, se trouve le fameux Laguna Colorada, chargé de couleurs bordeaux rougeâtre. Cette teinte est due à la réaction de micro-organismes présents dans le lac avec le soleil. Vêtus de nos polaires, bonnets et gants, nous longeons le bord du lac. Nous marchons sur une terre grise et craquelée. Parfois, nous nous enfonçons et sommes dans l'obligation de rejoindre une terre plus ferme...
Nous marchons alors sur un sol de gravillons gris et de plantes jaunies à piquants durs, basses en taille. Nous escaladons les rochers pour nous rendre au sommet d'une petite montagne voisine au lac. Nous bénéficions alors d'une vue panoramique sur les 60 kilomètres carrés du lac. Peter, affaibli par un mal de ventre, nous quittera pendant la randonnée. Nous observons les flamands roses déambuler dans cet étang profond d'un mètre maximum. Nous rejoignons ensuite le campement par un vent violent qui rend difficile l'avancée.

Lina, peter, Andy, Yann, Tracy et Estelle avec en fond la Laguna Colorada

Laguna Colorada

Lever du soleil au Geyser du Sol de la Manaña...

Le lendemain matin à 5h00, nous nous installons dans le 4X4, frigorifiés par une température avoisinant les -10°C. Ainsi, nous partons visiter le geyser El Sol de la Manaña (le Soleil du Matin), sous le lever du soleil. Une musique disco tente de dynamiser l'équipe encore mal réveillée tandis qu'un trou dans la carrosserie rend l'atmosphère, à l'intérieur de la jeep, poussiéreuse...
Nous admirons dans notre progression le lever du soleil colorant les flancs de montagnes. La zone des geysers est maintenant visible : un épais brouillard est présent et on discerne des ombres de visiteurs. En nous approchant, nous entendons de nombreux soufflements, sifflements, et bruits d'ébullition. Nous prenons garde à ne pas marcher sur une formation de mini-geysers. Le sol ressemble à un gruyère où dans chaque trou, une boue marron bouillonne. Le souffre embaume l'air et rend la respiration difficile. Il y a ici, un projet de générer de l'électricité géothermale.

Geysers El Sol de Mañana

Geysers El Sol de Mañana

Paysages diaboliques et chaleur... eux...

Nous poursuivons notre route et pouvons alors apprécier les paysages lunaires et désertiques, composés de rochers, semés dans l'immensité du désert... c'est ce tableau surréaliste que nous retrouvons sur les fameuses peintures de Dali !
Trente minutes plus tard, nous atteignons le Lagnua Chalviri avec ses eaux thermales à +30°C. Des vapeurs de chaleur s'élèvent timidement du lac et des sortes de mouettes volent au-dessus de nos têtes. C'est la première et dernière chance pour un bain de pieds. Estelle et Lina en profiteront. Dans ce cadre agréable, nous prenons notre petit-déjeuner tant attendu.
En 4X4, nous traversons la pampa de Chalviri en empruntant une piste à 5.000 mètres d'altitude.
Nous atteignons le Laguna Verde avec ses eaux frissonnantes du fait du vent. A ses bords, des amas de mousse s'envolent comme un bain moussant sous l'effet du corps en mouvement. Avec ses 17 km carrés, le Laguna Verde est au pied du volcan Licancabúr, haut de 5.868 mètres et qui est une frontière avec le Chili.
L'expédition touche à sa fin...

Laguna Verde avec en fond le volcan Licancabur

Laguna Verde et volcan Licancabur
Nous longeons ensuite le Laguna Blanca pour arriver à 10h30 au poste des bus pour le Chili. Marino notre guide, et Maria notre cuisinière, nous quittent ici et nous nous retrouvons à attendre le bus pour San Pedro de Atacama au Chili. Tracy et Andy seront prioritaires pour le départ, possédant déjà un billet de transport au prix de dix dollars. Après deux heures d'attente, Lina, Peter et nous deux avons enfin accès à un bus à 5 dollars la place. Ainsi, même ici, le temps vaut de l'argent ! Le bus stoppe au poste d'immigration Hito Cajón pour des formalités de sortie. Après ces journées passées sur des pistes, nous accédons alors à une route neuve, goudronnée. Premier signe d'un retour progressif à la société ! A la frontière chilienne, le règlement nous oblige à nous délester de tout aliment. Nous laissons nos sandwichs et fruits en Bolivie... Alignés dans une salle, sacs à nos côtés, les douaniers inspectent nos bagages. Notre douanier s'empressera de dire quelques mots en français dès qu'il prendra connaissance de notre identité. Il passera plus de temps à citer des lieux parisiens (Montmartre, Moulin rouge, Montparnasse, Tour Eiffel... ) qu'à fouiller nos sacs !

Attente du bus pour rejoindre la frontière chilienne

Attente du bus

Adios Altiplano !

Nous venons de passer plus de douze jours à 4.000 mètres d'altitude ; Et l'Altiplano nous a fait tourner la tête par ses paysages surprenants à la fois si vides et pourtant si chargés... Il nous semble que nous quittons le dernier pays d'Amérique du Sud aux fortes traditions. Le Chili nous reçoit à l'européenne. Retrouverons-nous l'accueil chaleureux qui nous a été réservé jusqu'à maintenant ? Deux zones extrêmes nous attendent : le Nord avec le désert d'Atacama, un des endroits les plus secs du globe, et le Sud, un des endroits les plus humides avec l'île de Chiloe...

Prochaine étape: Le Chili

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