CARNET DE VOYAGE EN GUYANE FRANCAISE - OCTOBRE 2000
"Saül ou l'aventure amazonienne"
Il existe au cœur de la Guyane un village pas comme les autres !
Saül est un village situé à 180 km au sud de Cayenne et est habité par une centaine de personnes. Il est composé d'une mairie, d'un dispensaire, d'une école, d'une poste, d'une cabine téléphonique... un village comme il en y en a beaucoup me direz-vous ! c'est vrai mais il faut savoir que c'est le seul village habité au centre de la Guyane (né de la ruée vers l'or au début du siècle), seule une liaison aérienne relie Saül à Cayenne. Si vous préférez la pirogue il faut compter environ 10 jours sur la Mana, suivis d'une marche de 28 km (rappel : 1 heure en avion !), notez que l'avion est le seul moyen d'admirer de haut cette magnifique immensité verte qu'est l'Amazonie, et atterrir sur l'aéroport de Saul est également un grand moment.
Arrivée à Saül en ATR
Arrivée à Saul
Après donc l'atterrissage et une marche à travers champ me voici enfin à Saul. Le dépaysement attendu au village est présent, chemins de terre...enfin...de boue car une pluie tropicale nous accueille, logements rustiques et exploitants les riches ressources de bois en tant que matière première.Village de Saül
Poste de Saül
Eglise et école de Saül
Saül au milieu entouré de la forêt amazonienne
Après l’inventaire des affaires à emporter (nourritures, vêtements de rechange … etc.) une marche d’au moins 6 heures nous attendait pour atteindre le 1er carbet(camp) .
Découverte de l'Amazonie
Voici enfin l’occasion de pouvoir observer le monde végétal et animal de l’Amazonie. J’oubliais une chose importante, comme je vous l’ai dit, il y a certaines règles à respecter pour les séjours en forêt guyanaise mais rien ne vaut les services d’un bon guide. Louis était celui là, ne vous fiez pas à son prénom, c’est un Amérindien, un vrai ! Il est chef dans son village qui se trouve sur les cotes Guyanaises et sa connaissance du terrain transmise de génération en génération est un atout considérable pour notre sécurité et notre adaptation dans ce milieu. Notez que si vous avez l’occasion de faire un séjour en Amazonie en compagnie d’un guide d’origine métro, celui-ci s’équipera d’un fusil contrairement à un guide Amérindien qui lui se limite à une simple machette.Notre super guide local Louis (jamais d'accord pour le prendre en photo de face)
Arbre Cathédrale
Tiens voici notre première rencontre en chemin le crapeau-bœuf, c’est un mâle et sa femelle, cette dernière est deux fois plus grosse, elle doit peser au moins 4kgs et porte sur son dos son compagnon !
Un crapaud boeuf au mileu du sentier
Arrivée à notre première étape ou nous attend un carbet
Baignade au carbet
Les jours suivants sont consacrés à l’observation de la faune et de la flore. En suivant les conseils de Louis, nous nous efforçons de minimiser les bruits de nos pas sur les branches et feuillages, d’ouvrir l’œil et de tendre l’oreille. Ah j’oubliais…….Louis se déplace pieds nus en forêt, son pied épousant parfaitement la forme du sol et traduisant mieux son relief….logique !
Enfin un premier serpent en vue, c’est le serpent-liane et comme son nom l’indique, il en a l’apparence.
Le serpent liane
Durant ces quelques jours au premier carbet, des visiteurs avaient l’habitude de venir nous voir surtout pendant les repas. Les conserves présentes sur la photo ne trompent pas sur la provenance de notre nourriture mais la forêt n’en manque pas et pour les amateurs de gibiers, il y a le choix.
Notre ami visiteur le lézard
Voici venu le jour de changer de carbet et de s’enfoncer un peu plus dans la forêt.
S’éloignant encore de Saul, les signes de vie dans la forêt s’intensifient, les singes sont beaucoup plus présents et les familles se diversifient. C’est au tour du singe hurleur de se faire entendre, son cri est impressionnant, un grondement sourd qui porte sur plusieurs km.
Il n’est pas rare d’apercevoir un toucan perché sur une branche ou un vol de perroquets, toujours par deux (fidélité oblige). Un arbre est couché sur notre passage , pour l’instant rien de surprenant, il sert de passage à une fourmilière, intéressant ( j’adore les fourmis), mais le plus impressionnant restait à venir, cette fourmilière s’étendait sur cinquante mètres !!! et la solution ici est encore de courir afin de ne pas servir de déjeuner à celles-ci. J’imagine mal une personne seule perdre connaissance à cet endroit !
Arrivée à notre deuxième étape avec carbet
Sortie en pirogue
Confection d'un sac en feuille de palmier
Après un bon dîner précédé d’un apéro maison à base de rhum, l’activité nocturne était l’observation depuis la pirogue de tout ce qui vit la nuit autour de la rivière et notamment le caïman. Nous étions équipés de frontale, ce qui permet d’apercevoir une multitude de yeux vert le long de la rive, c’est bien la première fois que je parviens à voir les yeux d’un insecte à plusieurs mètres. Les yeux verts sont les insectes et les yeux rouges les mammifères, et lorsque les yeux rouges se trouvent à la surface de l’eau, pas de doute ces yeux rouges appartiennent à monsieur caïman. L'objectif est de se rapprocher tous feux éteints, à descendre de la pirogue (Louis) et à s’armer de patience jusqu'à ce que la caïman méfiant et craignant l’homme réapparaisse. Malgré sa petite taille, il faut rester prudent face à sa mâchoire, il est d’ailleurs muselé pendant le temps passé avec nous. Le reste du groupe resté au camp n’aura pas la chance d’en voir car un caïman relâché en territoire inconnu est un caïman condamné.
L'observation de Caiman de nuit
Retour à Saul
De retour à Saul, une dernière journée en forêt était au programme. Munis de cartes et de boussoles, l'objectif était de s'orienter en forêt, mais cette journée d'orientation aurait très bien pu s'appeler journée de serpents.Difficile de voir des serpents avec cette couche de feuilles sur le sol, mais si on s'arrête de marcher et de faire de bruit, ils sont bien là...
Pause d'Yvon et Yann
Cayenne
Cayenne avec son architecture coloniale et sa population assez variée est une ville sympa. On y mange bien et souvent pour pas cher ! par contre la vie nocturne est quasi inexistante. La place des palmistes est un passage obligé si l'on se trouve à Cayenne, c'est déjà un endroit reposant pour manger ou boire un verre et ça reste le rendez-vous de la drague !. Le marché est également à voir avec ses variétés de produits.Ancienne demeure type coliniale de Cayenne
Cacao
La ville de Cacao a vu le jour 1977 afin d'accueillir une communauté Hmong provenant du Laos. Assistés par des prêtres et un ingénieur laotiens, les Hmongs ont construit leur village et mis en place de petites exploitations agricoles. Ils sont aujourd'hui les plus importants producteurs de fruits et légumes en Guyane.La marché de Cacao en Guyane